Le Groupe F va insuffler sa magie au Pont du Gard

Le Pont-du-Gard, site magique s'il en est, sera encore plus mis en valeur pendant quatre jours à la faveur de l'expérience des artificiers du Groupe F.

Le Pont-du-Gard, site magique s'il en est, sera encore plus mis en valeur pendant quatre jours à la faveur de l'expérience des artificiers du Groupe F.

Photo archives édouard coulot

Arles

Pour les 30 ans du classement du site au Patrimoine mondial, les artificiers de Mas-Thibert ont créé un spectacle "féerique" à voir les 5, 6, 12 et 13 juin

Le site du Pont du Gard poursuit avec délectation les festivités du 30e anniversaire de son classement au Patrimoine mondial de l'Unesco. Après la Nuit des Lucioles, début janvier, voici venir Les Mondes Magiques, un spectacle original, spécialement créé par le Groupe F pour cette occasion, qui sera donné lors des Féeries du Pont, les 5, 6, 12 et 13 juin. Christophe Berthonneau, directeur artistique des artificiers de Mas-Thibert, lève un coin du voile sur ce spectacle qui s'annonce une nouvelle fois grandiose, neuf ans après leur première expérience sur le site romain.

Qu'est-ce que vous avez imaginé pour cet anniversaire au Pont du Gard ?
Christophe Berthonneau : L'idée, c'est qu'il y a dans le monde un paquet de beautés. Le patrimoine mondial de l'Unesco, c'est ce qu'il nous reste des 100 milliards d'humains qui sont passés. Il y a une immortalité de l'Humanité qui ne se constate qu'à travers ces vestiges. On pourrait dire : "Du passé, faisons table rase", comme cela a pu se faire au Cambodge ou même actuellement sous d'autres cieux. Mais non, la sensibilité humaine vient justement de ça : les costumes, les contes, la musique... Il y a un respect pour les gens qui étaient là avant nous. Cette charge-là est délicate.

Comment allez-vous la traiter ?
C.B. : Le Pont du Gard va inviter ses "amis classés" et nous mettre le regard sur ce qui a été fait dans l'histoire. Il y aura de la lumière, des flammes et des feux d'artifice. Ce sera flamboyant. Il y a aussi, dans ce site minéral, la façon dont s'exprime la pierre. On va faire un voyage dans le monde égyptien, la tradition des aborigènes, les temples d'Angkor Vat, les falaises des Dogons...

C'est un voyage sur tous les continents ?
C.B. : Il y a une espèce d'équilibre, c'est vrai, même si on ne veut pas être exhaustifs. Ce n'est pas un spectacle didactique. C'est plutôt magique. Il faut que ce soit bluffant. C'est hommage à la tradition orale, ce qui se passe de personne à personne. Dans l'oralité, il y a la confiance en l'humanité. Avec l'Unesco, on a essayé de préserver ce qui a été fait... On va voyager en s'extasiant de la taille et de la spectacularité du lieu, avec une envie de magie.

Vous vous êtes emparé de Versailles à plusieurs reprises. Quelle différence entre le Pont du Gard et ce lieu lui aussi chargé d'histoire ?
C.B. : Le Pont du Gard, c'est la trace d'une construction minérale dans un espace naturel, c'est une page blanche. On peut voir les défis de l'ingénierie mais aussi la magie de la main de l'homme dans un espace sauvage. On va le retrouver dans beaucoup de pays, comme avec les pyramides égyptiennes. Versailles, au contraire, est beaucoup plus dans la construction de l'état. Chaque élément parle de pouvoir, de la société. La liberté de travail est plus forte au Pont du Gard. À Versailles, le carcan est plus serré : on vient assister au faste de la cour du roi. 50 % de notre travail consiste en l'adaptation à l'endroit dans lequel on se trouve.

Comment allez-vous mettre en scène ces "Mondes magiques" ?
C.B. : Il y aura du vivant, cette année, avec des personnes qui vont circuler dans l'espace. En 2008, on avait fait le choix d'installer un gradin sur le site, en dirigeant les regards vers un point précis. Cette fois-ci, le public sera réparti sur 800 mètres. On a décidé qu'il y allait y avoir un parcours pour que les comédiens puissent s'approcher de lui. Et puis il y aura le travail habituel de l'artificier. En tout, une cinquantaine de personnes seront mobilisées. Mais je ne veux pas trop en dire...

Quels sont vos autres projets pour cette année ?
C.B. : Nous serons donc à Versailles avec un spectacle inédit sur Louis XVI. Il aura lieu à l'Orangerie, un nouveau lieu, les 1er, 2, 8, 9 et 10 juillet. Le 14 juillet, outre Arles, nous serons de retour sur la Tour Eiffel (le Groupe F s'y était notamment produit lors du passage à l'an 2000, Ndlr). Ce sera un grand moment, c'est un lieu tellement magnifique ! Nous irons aussi à La Spezia, en Italie, fin août, en Argentine en septembre, à Grenoble en octobre... On a d'autres projets qui n'ont pas encore été signés. Mais on sait qu'on sera à Taipei, à Taïwan, le 31 décembre, pour la quatrième année. Il y a beaucoup de fidélité avec nos clients. On essaie d'être le plus fidèles aux projets proposés. Nous sommes des artisans.


Les autres sites français invités

À l'occasion de ce 30e anniversaire, le site va accueillir tous les représentants des 38 autres sites français inscrits au Patrimoine mondial de l'Unesco, à l'occasion de la 13e assemblée générale annuelle de l'Association des biens français au Patrimoine mondial, qui se tient à partir de demain jusqu'à vendredi 5 juin. Une conférence sera d'ailleurs ouverte au public ce dernier jour à 14h30 autour des aqueducs de Ségovie et du Pont du Gard.