Etang de Berre : les employés de Ryanair forcés de se loger à bas coût, au camping
Par Martine GALLET
Les employés de la compagnie sont logés à deux ou à trois dans ce type de mobile-home au confort pour le moins précaire.
Photo G.A.
Marseille
Christophe Tharot, membre du bureau exécutif du Syndicat national des pilotes de ligne, ne s'étonne pas du "triste sort" réservé à ces forçats des airs employés par le roi irlandais du low cost
On est accueilli par un couple de dromadaires qui monte la garde à l'entrée de l'établissement. Terrains de boules, table de ping-pong, jeux pour les enfants, accès direct à la plage... L'endroit idéal pour couler de paisibles vacances à l'ombre des pins qui dansent la samba au rythme des coups de mistral. Lové en bordure de l'étang de Berre, à une poignée de kilomètres de l'aéroport Marseille-Marignane et de son terminal MP2, le camping a pourtant la particularité d'accueillir des clients quelque peu spéciaux.
S'il juge la situation tout simplement "hallucinante", Christophe Tharot, membre du bureau exécutif du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), ne s'étonne pas en revanche du "triste sort" réservé à ces forçats des airs employés par le roi irlandais du low cost. Lui n'a rien contre les joies du camping. D'autant qu'ici, on est quand même vite séduit par la kyrielle d'activités proposées à la carte, comme les spectacles de magie, de transformisme, ou encore ce show assuré par des artistes masculins "au corps de rêve" spécialisés dans le "body exciting", rien que "pour le plaisir de ces dames"...
Impératifs de repos
"Le camping en vacances, résume Christophe Tharot, c'est très bien. Mais quand on part tous les jours en vol, on a des impératifs de repos à respecter. Or, je ne suis pas certain que les conditions d'un camping soient optimales pour cela."Le low cost a un prix à payer. Et ce sont donc les employés de la compagnie qui trinquent. Déjà condamnée au mois d'octobre dernier pour travail dissimulé, la compagnie Ryanair, réputée dans l'art de contourner le droit français, a dû revoir son mode de fonctionnement.
Assis à bord d'une petite décapotable immatriculée en Angleterre qui s'apprête à quitter le camping, un couple d'employés de Ryanair refuse de s'exprimer. Un peu plus loin, sortant la tête de son mobile-home, une jeune femme s'excuse de ne "pas pouvoir aider" : "On a signé un contrat avec la compagnie qui nous interdit de parler."
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